Le trial tricolore en deuil : décès de Gérard Bachelier …

Adrien VERGNAULT et Mathieu GAUTIER vous adressent ces quelques lignes, suite au décès de Gérard BACHELIER, qui met le trial tricolore en deuil …

Décès de Gérard Bachelier, entraîneur et amoureux du trial

C’est avec une immense tristesse qu’on tenait à vous informer du décès de Gérard Bachelier, un passionné de trial à qui il a dédié toute sa vie ! Figure bien connue des trialistes de l’ouest de la France, Gérard a été un très bon trialiste dans les années 70/80. Beaucoup de pratiquants de cette époque se souviennent de lui arrivant par la route avec sa TY.
Impliqué dans le lancement du Moto-Club de Massais, il est naturellement devenu le responsable des zones. Il a ainsi été le traceur de nombreuses épreuves de ligue du Poitou-Charentes, de plusieurs championnats de France, d’une épreuve du championnat du monde en 1986 et du trial des nations en 1990.


Gérard était un homme de caractère et de conviction. Il aimait par exemple rappeler cette anecdote : Lors du championnat de France à Massais fin des années 90, les pilotes Expert français voulaient boycotter une zone qu’ils jugeaient trop “dangereuse”. Sûr de lui, Gérard a tenu tête aux pilotes de l’époque. Tommy Ahvala qui participait au championnat de France cette année-là s’est lancé et a franchi la zone, obligeant les pilotes Français à se lancer. C’était un très beau souvenir pour lui.

Il a été en parallèle pendant ces années, le moniteur de l’école de trial du Moto-Club de Massais qui se rassemblait tous les samedis sur le terrain de Massais. De nombreux jeunes ont ainsi débuté le trial, évoluant ensuite dans les trials des ligues des alentours. Parmi eux, plusieurs se sont ensuite illustrés à l’échelle nationale. Sébastien Dufrese, Alexandre Farouault, Adrien Vergnault, Mathieu Gautier, Jérôme Bourdin, Vivien Chalopin sont par exemple quelques noms qui sont un moment passé dans les zones d’entrainement de Gérard (il y en a de nombreux autres, ils se reconnaîtront…).

Suite à des désaccords avec le MC Massais, il a pris sa liberté en 2000 et a monté sa propre école de trial qu’il avait judicieusement appelé « Trial Nature en Argentonnais ». Ce nom, il ne l’avait pas donné par hasard tant cela symbolisait ses 2 grandes passions : le trial et la nature. C’est donc depuis chez lui, le long de l’Argenton, sur un terrain de plusieurs hectares ressemblant à un petit paradis pour trialistes, qu’il a exercé son activité pendant près de 20 ans.

Il aimait faire découvrir notre sport avec ses aspects techniques et psychologiques, chez les trialistes avertis, mais également et surtout auprès du grand public. Il aimait accueillir les groupes et les comités d’entreprise, et voir les néophytes progresser et s’épanouir. Nombreux revenaient par la suite, rapidement mordus par le virus et les conseils de Gérard qui les faisaient progresser rapidement. C’était d’ailleurs certainement sa plus grande fierté : mettre les gens à égalité grâce au trial. Chefs d’entreprise, employés, médecins, enseignants, étudiants, jeunes ou anciens, tous étaient sur un même plan d’égalité en débutant sur la moto et Gérard partageait toujours les joies du trial avec la même passion et détermination.

Surtout malgré les années il n’a jamais perdu la foi, proposant toujours les tracés qui avant la hauteur des obstacles laissaient transparaître surtout son amour du beau geste et des trajectoires.

Outre ce pédagogue hors norme, Gérard était un homme curieux de la vie, tout en vivant hors de système comme il aimait le dire. Les personnes qui ont côtoyé son camion et ses Balisto pendant les samedis après-midis des années 90 ou les goûters d’après entraînement sur son terrain depuis se souviendront longtemps des interminables conversations sur le trial, partageant à qui voulait l’entendre ses souvenirs et toujours un œil avisé et expert sur notre communauté.
 
Merci à lui pour tout ce qu’il a donné au trial et aux trialistes. 
Il était un grand coach, mais il restera surtout comme un ami… et même un peu plus pour certains d’entre nous.
PS: sur une photo, on le voit sans casque. Il lui arrivait de se déplacer ainsi en moto, car ces ennuis de santé lui créaient d’abominables douleurs aux vertèbres. La pratique de la moto était pour lui sa meilleure thérapie, et quelques fois, en fin de journée, les sensations revenaient avec quelques folies.
Mais nous n’avons jamais vu un de ses élèves sans casque: la sécurité lors de la pratique du trial était quelque chose de très important chez lui.
 
Mathieu (Gautier) et Adrien (Vergnault)