Enzo Rossi jette l’éponge : triste constat …

Sur ce site, généralement, nous n’avons pas l’habitude d’aller chercher sur les réseaux sociaux ce que les trialistes postent, et faire un simple copier coller pour créer un article, car nous pensons que pour cela vous n’avez pas besoin de nous.

Cependant, une fois n’est pas coutume, aussi nous vous proposons l’annonce poignante du jeune Enzo ROSSI qui jette l’éponge et donc se retire du trial de haut niveau. Nos commentaires juste après.

Enzo ROSSI : Bonne année sportive à tous ! Après 10 ans de compétition nationale et internationale après des milliers de kilomètres parcourus à travers la France 🇫🇷 et l’Europe après des défaites mais aussi de belles victoires des rencontres qui se sont transformé en amitié j’ai pris la décision après de longues discussion avec mon père fidèle compagnon de route depuis mais début d’arrêter la compétition à haut niveau pour me recentrer sur mes études !!! J’ai compris que ce si beau sport qui demande des efforts des sacrifices autant humains que financiers ne déboucherait sur rien de bien concret pour en vivre enfin en survivre temporairement ça me laisse un petit goût amer temps d’énergie dépensé autant de temps passer sur la moto pour rien ou vraiment pas grand chose !! Un grand merci à mes parents qui s’en eux tout ça n’aurait jamais était possible merci a Lamcl trial levens ou tout a commencé merci à mon club Lamc grasse qui a fait de belle chose pour moi merci à dherbey moto un immense merci à la famille Vallade pour toutes les années scorpa académie merci à la ffm pour l’aide apportée sur les mondiaux merci à Jerome team zone et à Teo Coleiro et merci à tous les autres qui ont contribué de près ou de loin à ma passion ! Je vous dit à bientôt pour peut-être d’autres aventures !!

La famille ROSSI n’est qu’une famille de plus à constater que le trial n’a pas d’avenir, et même si on est doué, qu’on accumule des titres, la réalité nous rejoint toujours : ce sport ne paye pas.

Nombreux sont ceux qui ont abandonné le trial pour favoriser leurs études ou leur apprentissage, et même si cela me fait mal au coeur de l’écrire : ils ont bien fait !

Et malheureusement la spirale infernale est loin de se terminer car les fondements sont les mêmes depuis des années et rien n’est fait pour que cela change.

On sait qu’il y a un travail monstrueux à effectuer afin de redorer l’image du trial et de le replacer sur le devant de la scène sportive, mais cela passe par de gros efforts et aussi, très probablement, par un mue totale.

Prenons l’exemple du DAKAR, qui, autrefois, voyait les chaines de télévision se battre pour arracher les droits de transmission. L’étape suivante fut que TF1 notamment a cessé de se battre et le Groupe France Télévision en a récupéré l’exclusivité. Au début ils parlaient du DAKAR sur tous leurs journaux télévisés (sur France 2 la plus regardée), proposaient de nombreuses émissions dédiées, puis cela a baissé. C’est passé sur France 3, et aujourd’hui c’est sur France 4.

Ce soir le DAKAR aura bouclé sa première semaine de course dans la quasi indifférence médiatique. Certes il y a l’émission quotidienne de France 4 et le résumé de France 3 en fin de journée, mais avouez qu’on est bien loin de ce qui se faisait il n’y a pas si longtemps. 

Pourquoi ?

Parce que, malgré ses efforts pour se “verdire” le DAKAR n’est pas du tout politiquement correct … et en plus il se dispute en Arabie Saoudite … Bref, le DAKAR réunit tout ce que la très très petite minorité de gens qui en France font la pluie et le beau temps, haïssent le plus.

Les promoteurs du DAKAR l’ont bien compris et tendent de plus en plus à promouvoir de nouvelles énergies sur leur épreuve : les AUDI  hybrides, un camion testant un DAKAR avec un moteur alimenté par de l’hydrogène. À terme les grosses écuries seront électriques ou absentes.

Bref, qu’on le veuille ou non, à moins de faire une nouvelle révolution et de se débarrasser de ces bien-pensants qui nous pourrissent la vie depuis plus de 30 ans, ou, comme le DAKAR, à moins de disposer de gros moyens et d’une immense notoriété, il y a une nécessité impérative à faire sa mue : le trial se doit de passer pas là.

Au risque une fois de plus d’en énerver certains d’entre vous, mais la très probable seule issue salvatrice pour le trial c’est de passer très très vite à des compétitions totalement électriques.

Pour les plus anciens, souvenez-vous du trial de Montmartre à Paris, celui des Mille Marches sur les coteaux de la Croix-Rousse de Lyon : que sont-ils devenus ? Ils ont disparus corps et biens car … pas du tout politiquement corrects ! 

Si demain le parc de motos de trial est principalement électrique, il y a de fortes chances que notre sport puisse être réintroduit dans de nombreuses villes, car il offre un spectacle que tout le monde apprécie : souvenez-vous du succès des quelques années de ce qui devint le Championnat de France de Trial Urbain !

Il faut être pragmatique et travailler à cette évolution rapidement car cela permettra de multiplier les écoles de trial tout près ou au milieu des grands centres urbains, redonner du fun à notre sport afin d’attirer davantage de jeunes, et travailler à une très forte médiatisation qu’un impact carbone réduit peut largement favoriser.

L’histoire de l’humanité est jonchée des cadavres d’entreprises ou d’activités qui n’ont pas su s’adapter : faisons en sorte que le trial ne soit pas la prochaine victime.

À cet effet il est indispensable que les instances sportives, FFM, FIM, passent à la vitesse supérieure et ne se contentent pas seulement, comme c’est le cas pour cette saison 2022, d’ouvrir toutes leurs catégories aux motos électriques.

C’est à eux d’imposer un calendrier avec une dead line à partir de laquelle seule les motos électriques pourront participer aux grosses épreuves, tout en travaillant fort, parallèlement, à un retour à une très grosse médiatisation de cette mue.

C’est sur que pour les constructeurs de motos, dont la plus grande partie du savoir-faire est dans leurs moteurs, accepter un tel chamboulement ce n’est pas simple et surtout pas naturel. Alors sans parler de la moto en général, dont les grands acteurs traînent les pieds de l’électrification, si on se contente de ne parler que du trial, ELECTRIC MOTION a prouvé, et prouve chaque jour, que le pari est possible !

La présence il n’y a pas si longtemps de 3 marques sur le mondial E-TRIAL (EM, GASGAS et YAMAHA) a prouvé que le challenge était possible, mais à ce jour seule EM a poursuivi sa route avec succès.

Les cartes sont en train de se rebattre (article à venir sur ce sujet) aussi il est grand temps pour nos constructeurs de motos de trial de prendre le taureau par les cornes et aller dans le sens de l’humanité, au risque de disparaître.

Nous souhaitons bon vent à Enzo et lui adressons tous nos voeux de réussite et on espère quand même le revoir très vite dans les zones …