2022 : le marché de la moto s’enrhume, le trial a la fièvre …

2022 ne restera pas dans les annales de l’histoire de la moto comme une année où les ventes furent … bonnes !

Bien entendu on ne peut pas généraliser, car, selon les marques, il y a des plus et des moins, mais globalement, et pour diverses raisons, le nombre de motos vendues en 2022 est de plus de 6% inférieur à 2021.

C’est le marché tout entier qui s’est enrhumé … et il semblerait que le trial quant à lui, a pris un gros coup de fièvre.

Certes les chiffres officiels ne sont pas publiés, et la barre des 1000 motos neuves immatriculées en 2021 laissait entendre que le marché du trial remontait tranquillement.

C’est BETA qui avait tiré, une fois de plus, le mieux son épingle du jeu, suivie de près par TRRS et GASGAS.

Cette année on ne sait pas si ce trio de tête sera inchangé, cependant il semblerait que la barre des 1000 motos (1090 exactement) sera probablement loin d’être atteinte.

Pourtant on ne peut pas dire que nos constructeurs sont restés les bras croisés après une bonne année 2021.

Mais la vérité de ce marché est-elle ailleurs ?

Le prix de nos motos de trial qui a pas mal augmenté ces dernières années explique probablement une partie du manque de développement des ventes. Pourtant, à contrario, les séries limitées, spéciales etc. semblent trouver acquéreurs à chaque sortie, ce qui ne veut pas dire que le prix n’a pas d’importance, mais que certains n’hésitent pas à mettre la main au porte-monnaie pour peu que la moto leur plaise vraiment.

Le mal est probablement plus profond : le manque de trialistes !

Quand on avance cet argument à nos amis de la FFM ils rétorquent que le nombre de licences ne fléchit pas et que l’âge moyen des licenciés n’est pas aussi élevé qu’on pourrait le penser. Ne serait-ce pas ne pas voir plus loin que le bout de son nez ? 

L’engouement pour la pratique sportive de la moto de trial à ancienne ne serait-il pas l’arbre qui cache une partie de la forêt et l’autre partie serait le championnat de France ?

Avec de belles épreuves pour motos anciennes, la discipline a attiré de nombreux trialistes, qui ne font plus la ligue mais préfèrent enrouler sur les zones à l’ancienne. Ceux-là achètent-ils toujours des motos modernes neuves ?

Rien n’est moins sur !

Ensuite le Championnat de France a glissé petit à petit vers un nombre important de catégories (un seul championnat quand autrefois il y en avait 2).

Du coup il est indéniable que cela génère un attrait certain pour les jeunes et très jeunes (qui roulent avec la crème du trial tricolore), générant de la licence et donc tirant la moyenne d’âge vers le bas, quand celles des trialistes à l’ancienne ne le tire pas forcément vers le haut, car de nombreux jeunes trialistes s’adonnent également à cette discipline.  

Bref, on en revient toujours au même point : le trial manque de pratiquants … Il n’attire pas car, en plus de sa difficulté d’apprentissage, il est de moins en moins connu, de moins en moins visible, de moins en moins médiatisé !  

Au final on aimerait donc que la FFM prenne enfin ses responsabilités vis à vis de notre sport et s’engage dans un combat acharné contre la régression du trial.

Alors deux grandes questions :

  • La FFM en a-t-elle l’envie ?
  • La FFM a-t-elle les hommes et les femmes pour ce beau défi ?