Et le public sur les trials ?

Avant le Grand Prix de France du Championnat du Monde de Trial 2021 à CAHORS, on pouvait penser que le public boudait le trial.

En effet, la première épreuve d’envergure qui s’était disputée en France avant Cahors, fut l’autre manche du mondial dans l’hexagone, à CHARADE, sur le superbe circuit Auvergnat. Et là ce fut la Bérézina question public, puisqu’il se dit que seulement 400 à 500 personnes avaient payé pour assister au spectacle.

Avant tout il faut remettre les choses dans leurs contextes.

CHARADE : ce trial s’est disputé lors du premier week-end de départ en vacances d’été, avec les première règles sanitaires contraignantes, la météo n’était pas bonne et enfin le circuit de Charade, sans ôter un soupçon de sa beauté, est tout de même excentré de Clermont-Ferrand, ce qui signifie qu’il faut prendre sa voiture pour s’y rendre.

St MAMET : c’était l’ouverture du Championnat de France de Trial, dans un petit village du CANTAL, où habituellement se dispute une classique => Les Trois Jours du Cantal. Pour avoir participé personnellement à quelques éditions et être venu sans participer, il y avait toujours un peu de public et même beaucoup le soir pour le show proposé par le TC st MAMET. Cette année c’était quasiment sans public.

CAHORS : ensuite on a enchaîné avec la seconde manche Française du Championnat du Monde de Trial, et là, comme déjà exprimé, c’est la foule. On parle de 10 à 20 000 spectateurs … le rêve.

QUINSSAINES : puis ce fut la seconde manche du Championnat de France de Trial à Quinssaines, dans l’Allier, avec un temps splendide, un terrain où il y a eu de nombreux trials et toujours un peu de public. Cette année, il y en a eu très peu.

N’étant pas dans le secret des organisateurs du GP à Cahors, je ne dispose pas des infos liées au budget communication mis en oeuvre pour la promotion de cette épreuve, qui bénéficie aussi de la dynamique Sherco, Didier Valade et de la renommée du Trial Urbain de Cahors. Cependant j’imagine qu’il fut important et tout au moins adapté.

Que penser de cette situation ? Eh bien, dans un premier temps que sans ou avec peu de communication (et je ne lance pas la pierre aux organisateurs qui font du mieux qu’ils peuvent avec les moyens dont ils disposent) il n’est pas possible d’espérer voir du public autour des zones.

Ensuite il est clair que la location de l’événement a de l’importance de même que les dates et circonstances environnantes.

Enfin il y a l’évolution de notre société, qui dispose aujourd’hui de beaucoup plus de centres d’intérêts que ce n’était le cas par le passé. Et contre cela il n’y a pas grand chose à faire.

Cependant il est du devoir de notre Fédération de prendre en compte cet abandon du public pour le trial et de proposer des solutions afin de redresser la courbe descendante.

Dans l’interview du Président de la FFM, Sébastien POIRIER, que nous avions publiée en Juillet (il n’y a donc pas si longtemps), voici une question posée à M. POIRIER sur le sujet de la communication, et sa réponse :

  1. À l’ère du tout média, pour le meilleur et pour le pire, le trial est sous médiatisé. Ainsi, comme exemple récent, alors qu’un stage de l’équipe de France espoir d’enduro fait l’objet d’une excellente newsletter de la part de la FFM, le même stage des espoirs trial n’a fait l’objet que d’une toute petite actualité sur le site de la FFM : deux sports deux mesures. M. POIRIER peut-il s’engager à remettre la communication trial au même niveau que l’enduro tout au moins (je comprends qu’avec la moto GP ce ne soit pas possible) ? Par ailleurs, le Président peut-il insuffler à son équipe de communication, la volonté de davantage faire parler du trial dans les médias nationaux ? 

Sébastien Poirier :

« Le Trial bénéficie d’une communication à travers notamment son championnat de France, la Filière mais aussi des sujets spécifiques comme par exemple une vidéo sur le sujet du Trial en éducatif à travers un reportage dans une école qui sera diffusée prochainement. »

Or force est de constater que la communication de la FFM pour le trial est proche de ZÉRO.

En effet, si vous allez sur le site de la FFM, à la rubrique ACTUALITÉS, et que vous remontez dans le temps, patiemment, vous constatez (sauf erreur de ma part) que seuls CHARADE et CAHORS figurent dans les actualités … et encore de façon plutôt … limitée.

De même, j’ai fait une recherche parmi toutes les newsletters que j’ai reçues de la FFM ces derniers mois … NADA !

Bref, malgré les propos de Sébastien POIRIER, on ne peut que constater le peu d’implication de la FFM dans la promotion du trial à l’aide d’une communication de qualité et d’envergure.

Alors que faire ?

Sans vouloir passer à vos yeux pour un parfait défaitiste, je pense que, malheureusement, Cahors est “un accident” et que le reste du trial est dans la normalité.

Pour autant il ne faut pas baisser les bras et se résigner, car il est toujours possible d’inverser des tendances, pour peu que l’on prenne les choses dans le bon ordre … ou qu’on les mette en oeuvre par le bon côté.

Dans le livre “Le Bossu” de Paul FÉVAL, le héros, Henri de LAGARDÈRE dit : Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi … 

Partons de ce postulat !

La piste à suivre, à privilégier même, serait le retour du Championnat de France de Trial Urbain. Ce que Cahors a fait, c’est d’apporter le trial au public, tout en l’informant de son existence. Et si on se base sur la fabuleuse épopée des Urbains des années 2010, on sait que cela marche et que grâce à ce type de manifestation on expose le trial à des nombreuses personnes et on fait naître des vocations.

Lorsque nous avions interrogé Sébastien POIRIER sur le sujet des urbains, voici quelle fut sa réponse :

  1. Trial urbain. Il y a un peu plus de 10 ans, à l’initiative de trois clubs et de 4 personnes … (Note de JMB : long développement dont je vous épargne le côté rébarbatif ) … M. POIRIER serait-il favorable à la relance du championnat de France trial urbain et dans l’affirmative, que propose-t-il à cet effet ?

Sébastien Poirier :

« Ce sujet du Trial Urbain comme nous l’avions évoqué ensemble est intéressant et des projets pourront être regardés à l’avenir. »

Souhaitons que l’avenir dont parle le Président de la FFM soit … proche !!

Communiquer ! C’est le maître mot de notre époque. Et donc il faudrait, pourquoi pas, payer une agence de com, spécialisée dans les relations presse, pour faire parler du trial et de ses compétitions, car visiblement, ce qui est fait actuellement pour le trial n’est pas suffisant et inefficace.

Enfin il faudrait développer un plan d’action, échelonné sur quelques années, avec des étapes et des échéances précises, dont le retour des urbains et la communication seraient parmi des éléments à développer.

Les autres points qui pourraient intégrer ce plan devraient être :

  • Sport étude : trial & école, à l’image de ce que Jean-Pierre VALLON avait initié et qui n’a pas reçu tout le soutien mérité.
  • Présence sur des nombreux événements en plus des habituels : foires, salons, fêtes etc.
  • Sensibilisation de la jeunesse à notre sport, en s’appuyant beaucoup sur l’électrique.
  • Multiplication des écoles de trial, tout particulièrement dans les grandes villes.

Enfin il faudrait un peu plus d’ouverture d’esprit du côté de la FFM, afin de ne pas se focaliser sur le relatif succès du Championnat de France, d’un point de vue sportif, car c’est un peu l’arbre qui cache la forêt de tout ce qu’il faudrait faire.

Bien entendu n’hésitez pas à commenter, critiquer et proposer …

Vive le Trial !