Le trial: un sport d’expérience ?

Dans de nombreux sports, la jeunesse a tôt fait de repousser les “cadres” en trustant des victoires, en coiffant des titres mondiaux et Olympiques, et en renvoyant les “anciens” à la mémoire de leurs sports.

Certes, ce n’est pas une réalité dans tous les sports et il en existe certains où les ténors perdurent : c’est le cas du trial.

Pour preuve les 14 titres de Toni BOU en mondial outdoor (et autant en mondial indoor), les 7 titres d’Emma BRISTOW, pour ne parler que des titrés 2020.

Quant à Matteo GRATTAROLA, certes il n’additionne pas des titres internationaux non stop (sans jeu de mots) les uns derrières les autres (ce qui est le cas sur le championnat d’Italie où il règne sans partage), mais quel pilote d’expérience. 

Et si on remonte le temps, il faut se souvenir des 7 titres de Dougie LAMPKIN, ceux de Laïa SANZ et de Jordi TARRES.

En mondial si on additionne les 14 titres de BOU aux 14 titres de LAMPKIN et TARRES, cela représente 28 années … de règnes absolus … l’équivalent de plus d’une génération d’humains ! 

La première leçon à tirer de cette constatation, au-delà du talent et bien entendu du travail effectué par ces athlètes de génie, c’est qu’en trial l’expérience paye.

En effet, si on prend l’âge des 3 champions du monde 2020, Toni BOU 34 ans – Emma BRISTOW 30 ans – Matteo GRATTAROLA 32 ans, sans parler des inoxydables Adam RAGA et Takahisa FUJINAMI, certes pas titrés, mais âgés respectivement de 38 et 40 ans ! on a vite fait de voir que l’expérience est au rendez-vous des résultats.

Et la jeunesse dans tout cela ?

Si je n’ai pas parlé du titré Pau MARTINEZ (champion du monde 125 en 2020) c’est parce que cette catégorie est tout de même celle de la jeunesse, mais il est cependant intéressant d’observer cette catégorie avec davantage d’attentions, car elle est la seule où les jeunes ne se confrontent qu’entre eux.

Mais est-ce bon pour notre sport que ces champions trustent les titres pendant aussi longtemps ?

Sans vouloir faire offense à ces immenses champions, personnellement je ne le pense pas. En effet l’horizon pour les jeunes est totalement obscurci par l’ombre de ces géants qui, en plus, profitent des meilleures structures (ce qui est naturel) et ce qui va avec … l’argent.

Ils le méritent, c’est plus que certain, mais cela contribue, à mon avis, à la stagnation de notre sport (en plus de toutes ses carences connues).

Au final on ne peut qu’applaudir des deux mains ces champions de la longévité, tout en regrettant que la jeunesse ne les bouscule pas davantage.

Vive le trial … et sa jeunesse …

Photo : Pep SEGALES.

emma-bristow-trial-2020.jpg