GAS GAS : choisir c’est renoncer ?

Depuis sa création en Angleterre au début du vingtième siècle, le trial est jonché des “cadavres” de ces marques qui en firent les beaux jours, Bultaco, Ossa, Fantic & SWM (pour ce qui concerne le trial) etc. mais qui disparurent corps et biens.

GASGAS, qui fut créée en 1985 en Espagne a, à plusieurs reprises, frôlé la correctionnelle mais, contrairement à celles citées ci-dessus, la firme Catalane a toujours su rebondir et se sortir des ces mauvais pas.

Ainsi, désormais elle est partie intégrante du Groupe PIERER MOBILITY AG au même titre que KTM et HUSQVARNA . Le Groupe possède également les suspensions WP. 

Enfin, pour bien vous aider à cerner l’environnement de GASGAS, le Groupe PIERER c’est plus de 1,5 milliards d’Euros de chiffre d’affaire, 270407 motos vendues, 56064 vélos électriques et 4586 personnes.

Alors si le Groupe est assez loin des poids lourds du marché de la moto, ça parle quand même, et vous conviendrez que dans un tel contexte, le poids de GASGAS et surtout du trial ne pèse pas lourd dans la balance du groupe Autrichien.

Les deux photos qui illustrent cet article ont été prises lors du dernier salon de la moto de MILAN, l’EICMA, dont on vous a déjà expliqué le manque de représentation du trial. GASGAS n’avait pas de stand, pas plus que KTM, et la seule GASGAS trial présente sur le salon, l’était sur ce stand, appelé ENDURO REPUBLIC, bien isolée, sans aucune explication ni information technique : quelle tristesse !

Depuis que KTM (pour faire simple) a mis la main sur GASGAS, les enduristes en ont vu les fruits avec l’évolution des motos proposées, mais en trial : Nada !

Côté marketing, ça marche bien, puisque dès le 16 Mars 2021 la marque proposait déjà son modèle 2022, ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents certains d’entre vous, car part la déco et peut-être quelques infimes détails, c’était la même moto qu’en 2021, 2020, 2019 etc.

Pourtant, si on est assez objectifs, on peut dire que, d’une part, cette moto reste parmi les meilleures du marché et que d’autre part, cette année, elle a quand même engrangé deux titres en mondial : le TRIAL 125 avec Jack DANCE, le TRIAL GP WOMEN avec Laia SANZ, et termine à une belle cinquième place de la catégorie reine, le TRIAL GP, avec Miquel GELABERT (sans compter les belles performances de ce pilote en Championnat d’Espagne et en mondial indoor, X TRIAL).

Et c’est là tout le paradoxe.

En effet, partant du principe que choisir c’est renoncer, on imagine bien la réflexion qui doit se faire chez GASGAS quant au trial. Ils ont une très bonne moto, compétitive, mais qui date un peu, et surtout dont les ventes ne sont plus ce qu’elles furent (de nombreuses promotions ont égayé cette année pour vendre plus). À ce stade on rejoint la réflexion de BETA, qui est dans le même cas de figure, et qui pense qu’une toute nouvelle moto n’apportera pas de façon totalement certaine, un volume de ventes que la bonne vieille EVO réalise actuellement.

Bref, pour GASGAS faut-il renoncer à une bonne moto dont la maitrise des points faibles s’est améliorée au fil des ans avec à ce jour une moto aboutie, ou choisir la nouveauté afin de coller la roue derrière ceux qui avancent véritablement actuellement sur notre marché, VERTIGO & TRRS, afin de retrouver le leadership du trial ? De plus, chez GASGAS ils ne sont pas sans savoir que SHERCO a concocté un tout nouveau moteur, qui pourrait faire parler de lui lorsqu’il sortira (quand ?? été 20022 ??) et donc que globalement la concurrence se bouge.

Lorsqu’on regarde les récentes vidéos de Naomi MONNIER, qui vient tout juste de passer chez les rouges, on n’a pas de doute quant aux qualités de cette moto tant son adaptation fut rapide et son trial est bien plus fluide qu’avant. Cependant, tout comme de nombreux modèles automobiles ou motos, qui furent stoppés alors qu’ils étaient loin d’être ridicules en termes de ventes pour être remplacer par de nouveaux modèles, on se dit que c’est quand même l’ADN d’une entreprise industrielle que d’avancer, d’innover et de se réinventer chaque jour pour continuer de progresser (ce que le Groupe PIERER fait avec  tout le reste de son offre).

Enfin, il y a des contraintes normatives, auxquelles chaque constructeur se doit de coller, et il n’est pas certain que le modèle actuel puisse bien franchir les obstacles de l’homologation encore bien longtemps.

Alors Messieurs les Austro-Catalans, c’est pour quand une nouvelle GASGAS qui nous ferait à nouveau rêver ? … et qui vous permettrait de remonter au hit parade des ventes ?