Le biathlon comme modèle pour le trial ?

En fin de semaine dernière la station haute savoyarde du GRAND-BORNAND, recevait une étape de la Coupe du Monde de BIATHLON avec des belles victoires des athlètes Français.

Le biathlon c’est un sport qui allie tir à la carbine et ski de fond, demandant aux athlètes de la maitrise nerveuse, de la précision, une condition physique au top et une grande technique du ski de fond et de la glisse.

Sans vouloir faire offense à ce sport il n’est pas plus spectaculaire que bien d’autres, peut-être même un peu moins que beaucoup, et pourtant il déchaine les passions, ce qui est vraiment formidable.

Pour preuve, lors de la manche de Coupe du Monde au Grand-Bornand, ce ne sont pas moins de 60000 (oui vous lisez bien soixante milles) spectateurs qui ont assisté aux différentes courses proposées.

Pourtant, pour ce faire, il a fallu qu’ils se déplacent car le commune ne compte qu’un peu plus de 2400 habitants.

Pourtant, comme toutes les stations de sport d’hiver il faut s’enfiler pas mal de kilomètres pour se rendre au Grand-Bornand.

Pourtant, pour assister au spectacle livré par les meilleurs biathlètes du monde, il faut rester des heures les pieds dans la neige, avec une température le plus souvent négative.

Et ce n’est pas tout, en effet, toutes les autres manches de la Coupe du Monde de Biathlon attirent tout autant et peut-être parfois, encore plus de spectateurs, et souvent dans des conditions climatiques encore pire.

Bref, malgré un certain nombre de carences, que l’on impute souvent au trial pour justifier le manque de public, le biathlon fait le plein et ce depuis des années.

Quelles ont les grandes différences entre ce sport et le trial, au-delà de leurs spécificités sportives :

  • En biathlon, depuis de nombreuses années il y a des sportifs qui font briller au plus haut les couleurs de la France.
  • Ce sport bénéficie d’une bonne couverture médiatique en particulier la télévision qui n’hésite pas à diffuser ces épreuves en intégralité et en direct.

Quelles leçons tirer de tout cela ?

D’une part qu’il nous faut travailler très fort afin d’avoir davantage de trialistes Français au plus haut niveau et d’autre part bosser à remédiatiser le trial qui souffre d’un manque quasi total de couverture médiatique.

Une fois encore la balle est dans le camp de la FFM à qui il appartient de travailler sérieusement ces sujets. À cet effet il conviendrait de développer la détection de façon bien plus large que cela n’est fait actuellement; de doter l’Équipe de France de trial d’un véritable staff permanent en mode commando; de travailler à trouver un accord avec au moins un grand média d’envergure nationale, comme France 3 par exemple qui a une implantation régionale forte, afin que les grands événements du trial en France (manches du Championnat de France et manche du Mondial) soient systématiquement diffusés.

Enfin il faut aussi plus de communication de la part des clubs organisateurs de ces épreuves. En effet, par exemple, on a bien vu cette année lors des deux manches de mondial sur le territoire Français, l’immense différence de fréquentation.

Il y a eu d’abord la manche de CHARADE, à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand qui compte près de 142000 habitants, où seulement 500 entrées (payantes) ont été enregistrées (*), et celle de Cahors, ville de 19340 habitants, qui a vu un raz-de-marée de spectateurs !!

(*) : l’échec de CHARADE peut être pondéré par la météo peu engageante, mais l’écart est tellement important que ce paramètre ne peut pas, à lui seul, expliquer les choses. Il est clair que la communication mise en place par le club organisateur de la manche de Cahors a été à la hauteur de l’événement et de ce qu’il faut faire pour attirer du monde, ce qui ne fut absolument pas le cas pour Charade.

Le biathlon est donc un bel exemple à étudier et à dupliquer pour que le trial brille à nouveau aux yeux de nombreux spectateurs.