SSDT : la vielle dame doit-elle se réinventer ? un peu …

Plus que partout ailleurs dans le monde, le Royaume Unis est bien connu pour perpétuer ses traditions et paraître, parfois, totalement enfermé dans un carcan d’où elle ne sort jamais …

Dans le petit monde du trial, les SSDT sont bien sur cette lignée où la tradition l’emporte sur le modernisme : la vieille dame du trial ne devrait-elle pas se réinventer ? un tout petit peu ?

Après deux années de disette, pour cause de pandémie, le monde du trial fut privé de SSDT en 2020 & 2021, alors autant dire que tant pour les participants que pour tous les fans (dont je suis) de cette mythique compétition, l’approche puis, enfin, le départ du tout premier pilote fut comme une journée d’allégresse : c’était reparti ! Ouf …

Cette édition 2022 fut l’occasion de voir Dougie LAMPKIN empocher un treizième titre et le cinquième avec VERTIGO. 

La valse des leaders fut de toute beauté, avec pour débuter James DABILL qui tint le haut du classement les lundi et mardi, puis une première prise de pouvoir de Dougie LAMPKIN le mercredi, suivi d’un magnifique Jack PEACE qui vira en tête le jeudi soir, pour, à nouveau, assister au retour de Dougie LAMPKIN le vendredi, positon qu’il a tenu jusqu’à l’ultime zone de cette magique semaine de compétition.

Si la victoire fut belle pour l’un des icônes emblématiques du trial moderne, cette victoire fut un petit peu entachée de quelques grognements, vidéos à l’appui, lorsque certaines personnes ont constaté que quelques pieds posés par Dougie n’auraient pas été … comptabilisés …

Tous les trialistes le savent, grappiller un pied en compétition est presque une coutume, pour certains d’entre nous c’est une véritable religion. Cependant notre sport ne peut se passer du jugement humain dont le revers de la médaille c’est que parfois le jugement n’est pas toujours le reflet de la réalité.

Et aux SSDT l’effet pervers de leur  organisation du jugement en zones est d’autant plus exacerbé que les pointages restent secrets jusqu’à publication de ceux-ci en fin de journée (n’hésitez pas à me contredire si ce que j’avance est faux). Et donc sur cette base, certains adversaires du vainqueur de l’édition 2022, l’ont vu poser au long de certaines journées un certain nombre de pieds (quelques uns, mais vidéos à l’appui ils furent posés) et n’ont appris qu’en fin de journée que ceux-ci n’avaient pas été comptabilisés.

Alors à l’heure où l’immense majorité des grands événements sportifs, comme, en ce qui concerne le trial, le Championnat du Monde ou le XTRIAL, peuvent se vivre avec  les résultats en direct, le côté tradition des SSDT apparait comme suranné et nuit non seulement à l’équité sportive, comme tendrait à le prouver cette édition 2022, mais aussi à l’image de cette magnifique compétition.

Certes, cela fait des années que c’est ainsi (ce mode de fonctionnement), mais à l’heure où, même dans notre petit monde, les enjeux issus des résultats de certaines compétitions peuvent avoir des répercutions importantes commercialement, il semble nécessaire que ce type de situation ne se réitère pas dans les années à venir.

Alors oui, sans bouleverser la vieille dame, celle-ci devrait, nous semble-t-il, se réinventer un peu. Oh pas de façon radicale, mais quelques évolutions de nature à préserver la réalité des pieds posés et l’équité sportive seraient, à notre sens, les bienvenues.

Quoi qu’il en soit : Longue vie aux SSdT !