ISDE : le modèle à regarder de très près par le trial ?

Malgré le fait que les motos d’enduro soient plus bruyantes, qu’elles endommagent davantage les chemins et qu’elles soient un peu plus chères que nos motos de trial, pour autant, avec toutes les disciplines qui ont éclose, l’enduro garde le vent en poupe.

Ainsi, en 2022, qui ne fut pas une excellente année, globalement, pour les ventes de motos en France, alors que le trial (immatriculations des thermiques) a connu une grosse chute comparativement à 2021, avec un moins 17,1 %, la vente des motos d’enduro a … progressé.

Oh, pas de façon incroyable, mais sur un marché tristounet une hausse de 1.7 % est toujours bon à prendre.

Ainsi les ventes de motos d’enduro en 2022 ont atteint 7405 contre 924 pour le trial : soit à peine plus de huit fois plus pour l’enduro.

Si le Championnat du Monde d’enduro a toujours une aura incroyable, et je sais un peu de quoi je parle puisque mon club a organisé en 2019 la finale de ce championnat à Ambert, l’enduro possède également une épreuve, mythique s’il en est : les ISDE !

À l’origine les ISDE étaient un peu la version enduro des SSDT mais la compétition a évolué, pour devenir la fête de l’enduro et ce pendant … six jours ! Les derniers ISDE se sont disputés en Auvergne, dans la Haute-Loire, au départ du Puy-en-Velay et ce fut un immense succès sportif et populaire.

Là où l’évolution a été la plus pertinente, ce fut d’ouvrir cette épreuve mythique aux pilotes nationaux, voir locaux. Ceci a permis d’attirer bien plus de pilotes et, au-delà de donner à l’épreuve une envergure supplémentaire, de permettre surtout au club organisateur de rentrer plus d’argent, d’attirer plus de public, bref, même si l’équilibre financier est probablement compliqué à atteindre, de donner des possibilités de rentrées d’argent. 

Au final, rappelons le, les ISDE c’est une sorte de Championnat du Monde par équipes, avec classement individuel également.

Mais, pour revenir à notre sport, qu’est-ce que le trial met en face des ISDE ? 

Notre pâle Trial Des Nations, sans grande saveur puisque ultra dominé par les Espagnols depuis si longtemps  et où les autres équipes ne se battent que pour les places d’honneur (peut-être faut-il revoir les compositions des équipes ?) !

Alors, certes, hors COVID, c’est l’occasion de voir sur notre continent quelques trialistes plus exotiques, tant chez les garçons que chez les filles, mais cela reste léger à comparer des ISDE.

Ainsi à Monza, lors du dernier TDN, avec les 4 catégories au départ, ce furent 102 pilotes dans les zones.

Lors des ISDE 2022 au Puy-en-Velay, en Trophée et Club, au total il y avait … 541 pilotes !

Alors, certes, il semble difficile d’égaler les scores des ISDE, qui en plus d’attirer une foule immense, ont une audience médiatique incomparable avec celle du TDN !

Mais rien n’empêche de réfléchir, d’observer ce qui fait le succès des ISDE. Ni d’imaginer comment on pourrait dupliquer cette formidable image et compétition d’enduro pour une version trial !

Cette ouverture à des équipes de ligues, de clubs, n’est-ce pas une bonne piste à explorer (tout comme les pilotes composant les équipes) ?

Six jours, à part pour les SSDT, c’est peut-être un peu long pour le monde du trial, mais 4 serait un beau chiffre. Et conserver un classement également individuel etc.

Choisir des lieux emblématiques avec des accès faciles, comme ce fut le cas à Monza.

Valoriser cette compétition autrement que comme une palme de plus au palmarès des l’Espagne qui est sans aucun conteste “LA” nation phare de notre sport, mais aussi valoriser davantage par l’image (diffusion, vidéo etc.) les autres équipes des autres pays, comme l’a très bien fait la FFM avec nos bleus sur l’édition 2022.

Bref, au final, sortir des sentiers battus, se réinventer, réinventer le trial !

Mais ce n’est pas tout : un Championnat du Monde de Trial Urbain sur 4 ou 5 manches, dans des grandes villes d’Europe => ne serait-ce pas une très belle chose pour notre sport ?

Rappel : “Le meilleur moteur pour gagner, c’est innover” (Slogan de Renault quand avec  Williams F1 ils ont remporté les titres de Champion du Monde de 1992 à 1997).